Dans le cadre de son appui au Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRC-S) dans la province du Tanganyika, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a organisé du 5 au 8 juin un atelier de renforcement des capacités du personnel provincial du P-DDRCS sur l'analyse et la compréhension des dynamiques de conflits locaux, leurs préventions et la résolution des problèmes sécuritaires liés à la présence des ex-combattants dans le territoire de Kalemie.

Durant 4 jours, environ 25 agents du P-DDRCS et leurs partenaires ont été outillés notamment sur les notions de base des droits humains et la prévention des conflits pour faciliter la gestion des problèmes sécuritaires. Les participants ont également pris connaissance des instruments de médiation et gestion pacifique de conflits ainsi que des instruments de communication avec les groupes armés. Cette initiative vise à accompagner le processus d’opérationnalisation du PDDRC-S dans la province de Tanganyika.

 Lors de la première journée de formation, des exposés avec échanges et carrefours ont été organisés par différents intervenants. Atanaze KITUKA, l’un des formateurs, a orienté son intervention sur la compréhension du vocable conflit et ses composantes : "Nous avons amené les participants dans un exercice de pouvoir réfléchir sur la dynamique du conflit que nous vivons dans le Tanganyika et ses causes profondes ; de sorte que dans les jours à venir, nous puissions proposer des outils d'analyse et voir quelles stratégies mettre en place pour éviter la résurgence de ce conflit dans notre province", souligne-t-il. 

Les trois autres journées ont été animées par des spécialistes du bureau intégré des Nations Unies, de la MONUSCO et les juristes du BCNUDH. L’officier protection de l’enfance du Bureau intégré et de UNICEF ont passé en revue la thématique relative aux droits des enfants en général et plus particulièrement des enfants associés aux groupes et forces armées avec un accent sur le DDR enfant. La question des droits humains et la justice transitionnelle a été passée en revue par les juristes du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH). Et enfin, la problématique de communication et de négociation avec les groupes armés a été développée par un officier DDR de la MONUSCO.

Pour sa part, Docteur Simon, point focal P-DDRCS Tanganyika, s'est dit « satisfait de la pertinence des thématiques développées avec une approche interactive et participative. « Nous sommes invités à être sur terrain avec la communauté. La matière que nous avons apprise aujourd'hui, nous servira et nous aidera beaucoup dans le futur. C'est vraiment avec satisfaction que nous clôturons cette session," s’est-il réjoui.

Les travaux de cet atelier ont été ouverts par le Ministre provincial du plan, qui s’est fait représenter par son Directeur de cabinet. Cette session de formation de 4 jours a été organisée par l'OIM dans le cadre de son projet de « promotion de la gouvernance sécuritaire inclusive dans la province du Tanganyika », financé par le fonds de consolidation de la paix (PBF).

Ce projet mise en œuvre en consortium avec le PNUD et BCNUDH vise principalement à contribuer à répondre au vide sécuritaire que le départ de la MONUSCO de la province du Tanganyika risquerait d’engendrer. Le projet contribue également à la restauration de l'autorité de l'Etat et à la stabilisation des zones de retour dans le territoire de Nyunzu à travers notamment l’introduction de la police de proximité et la professionnalisation conséquente de la police pour construire une relation de confiance entre la police et les populations.

Par ailleurs, il faudra rappeler que depuis début 2022, l’OIM, avec le soutien de ses partenaires, accompagne l’opérationnalisation et la mise en œuvre du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation dans les provinces du Tanganyika, du Nord Kivu, Sud-Kivu et Ituri. Cet appui concerne le soutien technique et logistique pour le déploiement des équipes du P-DDR-CS, le renforcement des capacités, et la facilitation de la tenue de dialogues ou consultations communautaires avec l’ensemble des parties prenantes au conflit.