Communiqué
Local

Personne ne peut souhaiter vivre dans un camp de déplacés en ayant l’opportunité de rentrer chez soi

Salima, devant son abri de fortune, site de Mukuku dans le territoire de Kalemie, province du Tanganyika, 2021. Photo OIM 

Kalémie - Mère de deux enfants, Salima Moma, 47 ans, se réjouit de retourner dans son village d’origine et recommencer sa vie avec sa famille. Il y a trois ans, cette agricultrice et mère au foyer a quitté précipitamment Lukwangulo, son village d’origine, pour fuir les exactions qui s’y sont produites en 2017 à la suite des conflits intercommunautaires entre les Twa et les Bantous, dans la province du Tanganyika. 

« Tout le monde fuyait. Et je devais faire de même pour survivre, avec mes enfants. Je suis donc partie avec mes enfants, sans moyen de survie. Avec d’autres villageois, nous avons marché jusqu’ici à Mukuku. Mais il n’y avait pas d’endroits où passer la nuit avec nos familles. Nous avons donc occupé l’Ecole primaire Hodary, situé non loin d’ici, et l’avons transformé en un centre Collectif. C’est à la suite des plaidoyers des humanitaires que le Chef de Mukuku a accepté de céder cet espace afin qu’on en fasse un site pour accueillir les populations déplacées qui fuyaient les violences communautaires dans leurs milieux », relate Salima.  

Elle témoigne que les conditions de vie dans le site de déplacement de Mukuku n’ont pas toujours été faciles. C’est une vie de dépendance qu’elle aurait aimé ne pas faire vivre à ses enfants. « L’aide qu’on recevait était insuffisante. Je me voyais forcée d’aller ramasser des graviers et les vendre aux plus offrants. N’ayant pas les moyens de la scolariser, ma fille a préféré m’accompagner dans cette activité de fortune. Aucun parent ne souhaiterait voir son enfant vivre ainsi au lieu d’être à l’école. Nous occupions aussi une hutte d’environ trois mètres carrés pour quatre personnes, avec mon mari, ma fille et mon fis de trois ans. On n’avait quasiment pas d’intimité », se souvient-elle. 

« Le Projet ECHO, une bouée de sauvetage »

Alima MOMA brandissant son ADRV, preuve de sa décision de retourner dans son village d’orgine.

Salima lors de l’enregistrement de ses intentions de retour, site de Mukuku, province du Tanganyika, 2021. Photo : OIM.

Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’Appui aux solutions durables au Tanganyika financé par ECHO qui vise à appuyer les personnes déplacées pour faciliter leur réintégration dans les villages de leur choix au Tanganyika, l’OIM a initié en août 2021 dernier des enquêtes pour connaitre les intentions des déplacés de Mukuku vis-à-vis des solutions durables. Pour Alima Moma, l’annonce de cette enquête et celle des activités qui allaient suivre était porteuse de nouvelles promesses d’avenir. 

« Le fait que les agents de l’OIM m’ont interrogée pour connaitre mes intentions à la fermeture de ce site, a été pour moi un signe que j’étais arrivée au bout du tunnel. J’ai clairement indiqué aux enquêteurs que je souhaitais retourner chez moi, avec ma famille. Les nouvelles étaient rassurantes. Il n’y avait plus d’insécurité dans la zone. Et ce projet est pour moi une bouée de sauvetage. Personne ne peut souhaiter vivre dans un camp de déplacés lorsqu’on a opportunité de rentrer chez soi.  Cette aide est vraiment la bienvenue. Je remercie l’OIM et ses partenaires pour cet appui crucial. Je suis contente de rentrer chez moi et reprendre en main ma vie avec ma famille.», se réjouit Mme Salima Moma. 

Salima Moma fait partie des près de 670 ménages du site de Mukuku qui ont reçu une assistance au départ volontaire du site de déplacement. Cet appui comprenait l’aide au transport et à la réinstallation pour permettre une intégration locale des ménages déplacés dans des zones de retour. 

Cet appui s’inscrit dans le cadre du projet de l’OIM visant à appuyer les personnes déplacées en solutions durables pour faciliter leur réintégration dans leurs villages d’origine ou leur relocalisation dans de nouveaux villages, dans le Tanganyika. Le projet est financé par ECHO.  

Au total près de 670 ménages du site ont reçu l’assistance au retour volontaire et quitté Mukuku pour se rendre dans les zones "de leur choix".

SDG 10 - INÉGALITÉS RÉDUITES