Communiqué
Local

« Nous devons maximiser les opportunités des solutions durables en République Démocratique du Congo », Appel Conjoint

Le site de Bulengo, situé à la périphérie de la ville de Goma dans la province du Nord-Kivu, accueille des dizaines de milliers de personnes déplacées. L'OIM soutient la coordination et la gestion des camps (CCCM) ainsi que les abris d'urgence et les services WASH sur le site. Photo : OIM/François-Xavier Ada

Goma/Genève – Depuis plus de vingt ans, des cycles de violence, d'épidémies et de catastrophes ont causé des souffrances et douleurs inqualifiables aux populations de la République démocratique du Congo (RDC). Ces cycles de violence ont détruit le tissu social dans certaines parties du pays et créé l'une des crises humanitaires les plus graves et les plus longues au monde.

Aujourd'hui, près de 7 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays, le nombre le plus élevé jamais enregistré.

La RDC compte également le plus grand nombre de personnes confrontées à des niveaux de crise d'insécurité alimentaire, avec plus de 25 millions de personnes, soit environ une personne sur quatre, en situation d'insécurité alimentaire aiguë dans le pays. 

Malgré la situation humanitaire alarmante, seule une fraction de ceux qui ont besoin d'aide a été atteinte. Depuis le début de cette crise, les organisations humanitaires ont travaillé sans relâche pour soutenir les personnes les plus affectées, apportant assistance et protection à plus de 3 millions de personnes.

Pourtant, cette année, elles n'ont reçu que 36 % des fonds nécessaires pour venir en aide à 10 millions de personnes dans le pays. Après des décennies de violence, l'aide humanitaire ne peut être la seule solution, et nos approches doivent saisir les opportunités existantes pour s'attaquer aux causes profondes et trouver des solutions à long terme à la crise en RDC. 

Alors que nous concluons notre visite dans le pays, y compris les discussions avec les représentants du gouvernement, les partenaires humanitaires et les communautés locales, nous appelons à un soutien durable à la RDC pour fournir une aide humanitaire vitale, et renforcer la consolidation de la paix, la résilience ainsi que des programmes intégrateurs. 

Nous devons continuer à soutenir la mise en œuvre d'initiatives innovantes en matière de cohésion sociale, parallèlement aux initiatives e démobilisation, de désarmement, de relèvement et de stabilisation communautaire menées par les autorités congolaises, qui ont déjà permis à des communautés brisées de renouer des liens perdus.

Nous devons également continuer à accompagner la mise en œuvre des recommandations des processus de paix successifs pour construire une stabilité à long terme. Celles-ci sont cruciales pour assurer une participation significative de tous les groupes sociaux au développement durable du pays, et pour prévenir la résurgence des conflits.

Les communautés déplacées avec lesquelles nous nous sommes entretenues nous ont fait part de leurs souhaits de paix, mais aussi de leur désir de devenir plus résilientes face à l'adversité cyclique.

Il est donc essentiel que nous soutenions les moyens de subsistance qui permettront aux groupes vulnérables et minoritaires d'être autosuffisants grâce à des initiatives de stabilisation, de transition et de redressement des communautés. Les femmes et les filles mangent souvent en dernier et le moins, malgré le fait qu'elles jouent un rôle essentiel dans les systèmes alimentaires. Nous pensons qu'elles devraient être au cœur de nos efforts pour lutter contre l'insécurité alimentaire et construire une paix durable.

La récente résurgence de la violence aux portes de la ville de Goma fait renaitre le spectre du passé destructeur de la région. Si nous n'agissons pas maintenant, nous risquons de laisser de nombreuses personnes derrière nous, et le cycle de la violence et des déplacements se poursuivra. Nous appelons la communauté internationale à continuer de soutenir les autorités et le peuple congolais sur la voie de la paix, de la stabilité et de la résilience.

Nous devons agir maintenant !

Ugochi Daniels

Directeur général adjoint en charge des opérations pour l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Reena Ghelani

Coordinatrice des Nations Unies pour la prévention et la réponse à la famine

 

Pour plus d'informations :

Safa Msehli

OIM Genève. Courriel : smsehli@iom.int

 

Priscilla Lecomte

Bureau du coordinateur de la prévention et de la réponse à la famine. Courriel : lecomte@un.org.


 [FA1]Ajouter le lien.

SDG 10 - INÉGALITÉS RÉDUITES