Communiqué
Global

L’OIM répond à l’Ebola en RD du Congo et continue à soutenir les communautés touchées par les précédentes épidémies

IOM supported health screenings at points of entry such as river ports to stop ebola. File Photo: IOM 2018

Nord-Kivu - Le 31 juillet, de nouveaux cas d’Ebola ont été signalés dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), seulement quelques jours après que la fin de la neuvième épidémie du pays a été déclarée dans la province de l’Equateur. L’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, réalise actuellement une cartographie de la mobilité dans la zone touchée, tout en mettant en place des mesures pour aider à contenir et à éradiquer la nouvelle épidémie d’Ebola. 

L’épidémie au Nord-Kivu est actuellement concentrée dans l’aire de santé de Mangina dans la zone de santé de Mabalako, qui est située dans le territoire de Beni, à la frontière avec la province d’Ituri au nord et avec l’Ouganda à l’est. La zone touchée est accessible aux localités environnantes par la route, par une piste d’atterrissage et par un port fluvial. Par sa piste d’atterrissage, le territoire de Beni est directement connecté à deux aéroports internationaux, Goma et Kinsagani, qui relient le territoire au reste de la RDC, notamment Kinshasa, la capitale du pays. De nombreuses communautés vivent le long de la frontière avec l’Ouganda, suggérant d’importants liens et mouvements transfrontaliers. Tous ces facteurs mettent en évidence le risque potentiel de propagation de l’épidémie. 

La province du Nord-Kivu est densément peuplée de 8 millions d’habitants. Le territoire de Beni compte 1,5 million d’habitants, dont 800 000 dans la ville même de Beni. L’aire de santé de Mangina recense, elle, 30 000 habitants, ce qui augmente davantage le risque de propagation. 

Entre le 11 mai et le 7 août, 36 décès ont été enregistrés sur 43 cas au total. Sur ces 36 décès, neuf sont des cas confirmés d’Ebola et les 27 autres sont considérés comme des cas « probables ». Une potentielle épidémie a été déclarée et nécessite des recherches plus approfondies. 

La ville de Beni est un carrefour commercial où la communauté agricole de Mangina vend sa production. Les voyageurs et commerçants de Beni passent par Mangina pour rejoindre Mambassa puis Kisangani. D’autres passent par Mangina puis par Beni pour rejoindre Butembo et Goma (au sud), Bunia (au nord) et l’Ouganda (à l’est). L’OIM a déployé un épidémiologiste à Beni dans le cadre de la réponse coordonnée à cette nouvelle épidémie. 

Le Nord-Kivu est également touché par l’insécurité et plusieurs décennies de conflit et accueille environ 1 million de déplacés internes. Bien qu’il n’existe pas de camp de déplacement dans le territoire de Beni, plus de 12 000 déplacés internes vivent au sein des communautés d’accueil dans la ville de Kasindi, dans le territoire de Beni, près de la frontière ougandaise. En juin et juillet 2018, près de 2 400 déplacés internes sont retournés à Kokala, une aire de santé située au nord de la ville de Beni. La majorité des plus de 270 000 réfugiés congolais vivant en Ouganda sont originaires du Nord-Kivu. L’afflux de réfugiés congolais en Ouganda est incessant depuis 2012. 

L’OIM a débuté un exercice de cartographie de la mobilité pour identifier les mouvements de population dans la zone, qui jouxte l’Ouganda. Elle prévoit également de dispenser des examens de santé et de promouvoir l’hygiène aux principaux points d’entrée. L’OIM a identifié 28 points d’entrée dans la zone touchée qui nécessitent la mise en œuvre immédiate d’activités de prévention, de surveillance et de communication. L’OIM aidera le Ministère de la santé à renforcer la coordination avec les pays voisins aux niveaux national et communautaire. A cet égard, l’OIM a organisé une formation destinée à 40 professionnels de la santé du gouvernement sur les dépistages, le lavage des mains et la communication des risques afin d’améliorer l’efficacité et la qualité des examens de santé à l’aéroport de Goma, à Petite Porte et à Grande Porte, à la frontière avec le Rwanda. 

En plus de répondre à cette récente épidémie, l’OIM aide les communautés touchées par une précédente épidémie dans la province de l’Equateur. Pour s’assurer que l’épidémie ne réapparaisse pas, l’OIM poursuit ses activités de prévention, de surveillance et de communication dans cette province. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Jean-Philippe Chauzy, OIM RDC, Tel. +243 827339827, email : jpchauzy@iom.int