Communiqué
Local

La Traite d’êtres humains : un fléau à combattre !

« Quand le tissu social est déchiré, les trafiquants entrent en scène» a déclaré  Monsieur William Lacy Swing, Directeur Général de l’OIM lors de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le trafic des êtres humains, le 30 juillet 2015.
En RDC, le conflit persistant dans l’Est du pays a permis aux groupes  armés de poursuivre les enlèvements et les recrutements de force d’hommes, de femmes et d’enfants. 
Par ailleurs, les efforts méritoires du gouvernement, et de ses partenaires dans la traçabilité et la validation des sites miniers,  n’ont pas empêchés que des personnes continuent d’être exploitées dans des sites artisanaux. 

En dehors des frontières nationales, un rapport d’enquête de l’OIM au Maroc sur la traite transnationale  des personnes publié en 2009,  avait révélé que sur 98 femmes victimes de traite au Maroc, interviewées, 25 étaient originaires de la République démocratique du Congo (RDC).
C’est pour ces raisons que la mission de l’OIM en RDC a initié depuis 2004, un programme d’appui à la réintégration des victimes de traite. L’OIM continue d’identifier et d’assister les victimes dans plusieurs provinces du pays tout en veillant à leur protection  et au respect des droits  de l’homme. 
De nombreux cas avérés sont notés. Les derniers en dates ont permis à l’OIM d’assister, en mai 2015, un groupe de sept enfants (6 filles & 1 garçon), originaires de la RDC, victimes de d’exploitation sexuelle et travail domestique forcé en Zambie ainsi qu’un groupe  d’adultes composés de sept hommes Kenyans, victimes de traite des êtres humains pour le travail dans la province du Katanga en RDC.
Notons que la République démocratique du Congo a ratifié en octobre 2015 la convention des Nations-Unies contre la criminalité Transnationale organisée en octobre 2005, plus connue sous le nom de Convention de Palerme, instrument juridique de référence en matière de lutte contre la traite des personnes ainsi que son protocole additionnel sur le traffic illicite des migrants et celui visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants. 

La RDC a également publié en mai 2009 son Code de protection de l’enfant (loi 09/001) qui criminalise et prévoit même des peines d’emprisonnement allant de 5 à 20 ans pour réduction en esclavage et traite d’enfants, exploitation sexuelle commerciale, et enrôlement d’enfants dans les forces armées.

Malgré les efforts consentis et les mesures encourageantes déjà prises sur  la sortie des mineurs à partir des postes frontières désormais soumis à une autorisation délivrée par la Direction Générale de Migration (DGM), il n’existe pas encore de politiques  réelles en matière de lutte contre la traite des êtres humains (absence de cadre juridique spécifique), ni de poursuite des trafiquants, ni de prévention encore moins de prise en charge des victimes.

A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la traite des personnes,  le Chef de la MONUSCO, Monsieur Martin Kobbler et le Chef de Mission a.i. de l’OIM, Monsieur Hans-Petter BOE ont dans un communiqué de presse conjoint salué  les efforts du Gouvernement de créer un cadre institutionnel  ainsi qu’une structure nationale en charge de la lutte contre le trafic en vue de se concentrer davantage sur la prévention et la sensibilisation. « Le trafic des êtres humains est un problème mondial et appelle une réponse globale ; aucun pays n’est épargné » avait déclaré Monsieur Hans-Petter BOE.