Kinshasa - Brunelle MALUKA fait partie des 40 bénéficiaires qui ont obtenu en juin dernier des financements de l’OIM pour créer des micros-sociétés, après avoir été sélectionnés et formés dans le cadre d’un projet visant à faire la promotion de l’emploi des jeunes.

« Avec le fonds que l’OIM m’a remis,  j’ai pu créer une société. La spécialité de ma société est de fabriquer des briques prêtes à utiliser et je les revends à ceux qui sont dans l’immobilier. J’ai même engagé six journaliers pour améliorer la productivité de ma société car j’ai constaté que le secteur est rentable à Kinshasa. Mes affaires évoluent tellement bien que grâce aux bénéfices réalisés avec  la première activité, j’ai ouvert un dépôt des ciments. Je remercie l’OIM pour son implication pour promouvoir l’emploi des jeunes », a affirmé la jeune entrepreneuse Brunelle MALUKA qui avait abandonné les études universitaires faute des moyens.

Comme elle, plusieurs jeunes de Kinshasa vivent dans la précarité et préfèrent fuir le pays à cause de l’absence des opportunités de trouver un travail stable. En effet, la République démocratique du Congo (RDC) est classée parmi les pays les plus pauvres au monde. La précarité et le chômage touchent une bonne partie de la population active, particulièrement les jeunes et les femmes. L’accès à l’emploi constitue pour eux un véritable défi.

Bien que des améliorations aient été observées en matière d’emploi salarié dans les secteurs non agricoles (36,1 % en 2005 contre 43,5 % en 2012), le taux chômage reste très élevé, surtout pour les jeunes. Aussi, les inégalités de niveau de vie demeurent criantes dans la province de Kinshasa comme en milieu rural et entre provinces.

Selon le chef de la Division des Affaires sociales de Kinshasa, Franklin Kinsweme Bilenga, la Capitale de la RDC compte actuellement environ 15 millions d’habitants et les enfants et jeunes représentent  70% de cette population. Faute d’occupation, ces jeunes se lancent pour certains dans des actes d’antivaleurs comme le banditisme, le vol et d’autres aventures telles que  l’immigration irrégulière, espérant atteindre l’Europe et réaliser leurs rêves.

 C’est dans ce contexte que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a appuyé financièrement  40 jeunes de Kinshasa issus des milieux défavorisés afin qu’ils développent des micro- entreprises et, le cas échéant, en vue de créer des emplois. Cet appui financier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la deuxième phase du « projet d’Appui à la promotion de l’emploi des jeunes à travers l’entrepreneuriat et le développement de micro- entreprises dans la province de Kinshasa » de l’OIM, qui est financé depuis 2016 par la Confédération Suisse.

L’objectif de cette deuxième phase du projet qui s’achève à la fin du mois de novembre (du 01 décembre 2018 au 30 novembre 2019), était d’offrir une alternative à la migration irrégulière à 40 jeunes congolais, en leur offrant l’opportunité de créer leurs propres entreprises et des emplois pour leurs congénères.

Selon Franklin Kinsweme Bilenga, chef de la Division des affaires sociales de Kinshasa, 70% d’habitants de Kinshasa ont moins de 18 ans. Le manque d’emploi entraîne une augmentation de la criminalité et une migration irrégulière, a-t-il souligné.

Depuis 2005 en effet, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) lutte contre la migration irrégulière à partir de la RDC en mettant en œuvre des projets de prévention contre la migration irrégulière et ses risques, par les financements de centaines de projets de création des activités génératrices de revenu, principalement dans la ville de Kinshasa, avec l’appui des bailleurs de fonds.

Lors de son allocution à l'occasion de la présentation des activités menées dans le cadre de la mise en œuvre de cette deuxième phase du projet le vendredi 8 novembre à Kinshasa, l'ambassadeur de Suisse en RDC, M. Roger Denser, a félicité les bénéficiaires et a appelé la ville à soutenir ce projet "en exonérant pendant au moins un an les 40 bénéficiaires des taxes et prélèvements imposés aux petites entreprises de la ville".

 «J'ai été très touché par les témoignages que j'ai entendus. J'espère que ce projet va se multiplier grâce aux efforts de tous les acteurs impliqués dans ce projet », a-t-il déclaré.