Motivée en majeure partie par la recherche des opportunités de travail en vue d’accéder aux meilleures conditions de vie pour soi-même ainsi que pour sa famille, la migration professionnelle est une préoccupation prioritaire de nombreux Etats, qu'il s'agisse de pays d'origine ou de destination.

Plusieurs facteurs continuent d'alimenter ces mouvements à travers le monde et ne cessent de faire couler de l’encre en raison de la complexité de ces phénomènes si difficiles à maitriser dans leur ensemble. Particulièrement pour un pays aussi vaste que la RD Congo, qui partage plus de 10 292 km de frontières avec neuf pays voisins, les enjeux sont énormes.

En tant que pays d’origine de plusieurs migrants, la RD Congo souffre d’une pénurie de ressources humaines qualifiées due à l’émigration professionnelle des Congolais ayant un niveau d’enseignement supérieur. En raison de beaucoup des mutations occasionnées par la situation sécuritaire, politique et économique du pays, le nombre des travailleurs migrants Congolais ne cessent d’augmenter. Faute des données statistiques disponibles, il est difficile à ce jour d’élaborer un profil intellectuel fiable des travailleurs émigrants Congolais.

Loin d’être uniquement un pays d’origine pour les migrants à travers le monde, la RD Congo est aussi un pays d’accueil dont le potentiel minier demeure un grand facteur d’attraction pour les travailleurs migrants des pays frontaliers ainsi que des hommes d’affaires de différentes nationalités. En dehors du secteur précité, d’autres secteurs sont aussi sollicités par les travailleurs migrants temporaires ou permanents tels que : le commerce, les télécommunications, etc.

La problématique en matière des données chiffrées relatives aux travailleurs migrants reste d’actualité. Cependant, le gouvernement Congolais se contente pour l’instant des mesures palliatives telles que les estimations et les observations empiriques effectuées dans certains secteurs et dans certaines provinces en attendant de procéder à une collecte des données systématiques.

Sachant que la RD Congo est membre de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC) et qu’elle a pris part à la conférence ministérielle du dialogue sur la migration en Afrique Australe (MIDSA) qui s’est tenue cette année à Maputo, en République du Mozambique, nous pouvons donc nous attendre à la mise en place des mécanismes devant aboutir à la collecte et à la diffusion des données statistiques sur la migration professionnelle dans un futur proche.

Pour rappel, le dialogue sur la migration en Afrique Australe (MIDSA) est un processus consultatif crée par la SADC depuis novembre 2000 et qui permet aux Etats membres de la SADC d’échanger des idées sur les défis communs et sur les solutions aux questions concernant la migration.

Entre 2000 et 2013, la SADC a organisé avec le soutien de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM), 20 conférences du dialogue sur la migration en Afrique Australe (MIDSA) auxquelles la RD Congo représentée par les Ministères de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières et celui de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance Sociale a pris part. Au cours de la dernière réunion technique de 2013 à Maputo, en République du Mozambique, cette conférence s’est assignée l’objectif d’offrir un cadre de discussion et de développement des recommandations faites aux Etats membre de la SADC afin qu’ils puissent gérer les migrations de manière globale, inclus la migration du travail dans leur région.

Engagée à traduire en actions concrètes les différentes recommandations issues de la conférence ministérielle du MIDSA 2013, la RD Congo vient de mettre en place un comité technique interministériel dans lequel l’OIM en RD Congo est partie prenante et qui a pour objectif d’élaborer un programme d’action devant aboutir à la mise en œuvre des différentes recommandations du MIDSA relatives à la migration professionnelle, lesquelles recommandations ont été coulées en plan d’action pour les années 2013-2015.