Les projets de Migration et Santé de l’OIM en République démocratique du Congo (RD Congo) ont pour objectif de soutenir les migrants et les partenaires de la santé (public, privé et société civile) en répondant à leurs besoins en matière de gestion des questions de santé dans le contexte migratoire.

Cela concerne l’aide aux personnes déplacées dans un pays: activités préventives avant d’un possible déplacement, pendant le déplacement, dans les sites d’accueil, au retour, l’impact sur la santé des populations d’accueil.

Les actions Migration et Santé sont également liées aux mouvements transfrontaliers, très habituels dans le contexte de la RDC.

Ceci signifie la mise en œuvre des programmes de renforcement du régime de santé publique national par l’application de politiques fondées sur des observations factuelles, la fourniture de services efficaces, des recherches et la communication d’informations, des mesures de sensibilisation, la recherche et la coordination des partenariats multisectoriels.

Les actions en RD Congo sont coordonnées avec la Division Migration et Santé du Siège de l’OIM à Genève et le Bureau régional pour l’Afrique australe. La Division du Siège joue un rôle actif au sein du groupe sectoriel mondial de la santé de l’IASC et contribue aux activités des organes subsidiaires de l’IASC sur le VIH/SIDA ainsi qu’à celles du groupe de référence de l’IASC pour la santé mentale et le soutien psychosocial dans les situations d’urgence à l'échelle mondiale et nationale.

Cette coordination permet de mettre en œuvre des programmes en partenariat avec les autorités compétentes, les organismes internationaux, les milieux universitaires, des organisations non gouvernementales et autres partenaires clés de la société civile, sans oublier les associations de migrants, les personnes déplacées, afin d’atteindre un large éventail de populations migrantes et mobiles et leurs communautés d’accueil. Cet objectif et les activités pour le mettre en place visent à une amélioration nette des conditions de santé des migrants et populations d’accueil avec des résultats concrets à achever.

L’OIM défend le droit à la santé des migrants à toutes les étapes du processus migratoire. Etant donné que les questions de santé se retrouvent dans divers domaines d’activité, la Division Migration et Santé s’emploie à veiller à ce que la santé des migrants soit correctement prise en considération et intégrée dans les projets et programmes de l’OIM qui traitent de questions différentes.

Evaluation sanitaire dans le contexte migratoire et assistance sanitaire durant le voyage

A la demande des Etats qui accueillent des migrants, l'OIM procède à des évaluations sanitaires avant le départ vers les pays de réinstallation. Le principal objectif de ce programme mondial est de réduire et de mieux gérer les incidences de la mobilité des populations sur la santé publique des pays d'accueil, de faciliter l'intégration des migrants en dépistant les maladies et en gérant efficacement la prise en charge financière des dépenses y afférentes, tout en fournissant des informations sur l'état de santé des migrants. En plus d'offrir sur une grande échelle des traitements de pré-départ pour les maladies à taux de prévalence élevé telles que le paludisme et les parasites intestinaux, l'OIM assure également des services de diagnostic et de traitement de la tuberculose et de certaines maladies sexuellement transmissibles. Les migrants sont en outre immunisés contre les maladies évitables par la vaccination, et peuvent bénéficier de services de conseils avant et après un test de dépistage du VIH. Les migrants qui voyagent au titre d'un programme de l'Organisation font l'objet d'une évaluation avant le départ pour déterminer leur aptitude au voyage. Des escortes médicales sont organisées à l'intention des migrants qui ont besoin d'assistance et de soins en route. L’OIM effectue en outre des recherches sur les aspects sanitaires des opérations de réinstallation.

Outre cet aspect de la gestion des migrations, l’OIM a développé une stratégie spécifique pour le pays. Cette stratégie (téléchargeable sur ce site) analyse les diverses opérations nécessaires pour assurer la mise en place d’un programme santé en RD Congo qui s’intègrera de façon transversale aux autres programmes déjà existants pour assurer une prise en charge correcte des problèmes médicaux associées aux flux migratoires de personnes. En outre, l’OIM RD Congo a intégré le volet Migration et Santé dans sa réponse humanitaire, dont les principaux axes de santé sont expliqués ci-dessous :

Promotion de la santé et assistance sanitaire au niveau transfrontalier

L’action consiste à consolider les mécanismes déjà existants à travers notamment le Programme National d’Hygiène de Frontières (PNHF), programme dépendant hiérarchiquement du Ministère de la Santé publique, moyennant une évaluation de son mode de fonctionnement, état des besoins qui ne sont pas couverts, plaidoyer pour une éventuelle modification de la politique nationale de santé aux frontières, et coordination avec les mécanismes actifs dans les pays limitrophes qui permettront un partage fluide d’informations et de chaines de réponse sans doublons et/ou décalages.

Promotion de la santé et assistance sanitaire aux populations à haut risque de déplacements dus aux crises

Dans ce contexte, l’action s’encadre dans le programme de résilience de l’OIM, et, en général, dans toutes les zones à risque élevé de déplacements dus aux crises récurrentes. Il s’agit de renforcer les capacités des autorités locales de santé pour tenir informée la population des conduites à observer en cas de déplacement inattendu et rapide. Il convient d’évaluer davantage les dispositifs (s’il y en a) en place et identifier les procédures pour les appuyer en étroite collaboration avec les partenaires.

Promotion de la santé et assistance sanitaire pendant le déplacement/installation de populations.

L’action consiste à établir un paquet minimum, conjointement avec les autorités de santé, d’assurance sanitaire pour prévenir la diffusion de maladies contagieuses et trouver la manière d’assister les personnes les plus vulnérables pendant le déplacement et leur installation dans les sites d’accueil. Il est nécessaire de collaborer avec le gouvernement pour l’identification et l’établissement de sites fixes d’installation où les besoins sanitaires basiques seront disponibles.

Promotion de la santé et assistance sanitaire en sites de déplacement semi-permanents. Il convient d’assurer un suivi continuel des mouvements d’entrée/sortie de déplacés qui permettront d’établir le nombre réel de déplacés. Ensuite, l’identification de partenaires et l’amélioration de l’implication du Ministère de la Santé est nécessaire pour les besoins et la réponse qui affectent directement ou indirectement la santé dans les sites de déplacés. Enfin, il est nécessaire d’assister les populations locales en raison d’une promiscuité excessive.

Participation et consolidation d’un plan fonctionnel de réponse aux urgences

Ce plan, en voie de développement (appelé Plan de Contingence au Nord Kivu), dirigé par le Cluster Santé, n’est pas encore efficace, spécialement à cause de la multitude de partenaires, son manque de capacités de réponse en dehors des programmes réguliers, et par l’absence d’un mécanisme de transmission des alertes, la prise de décisions et la réponse en cascade. L’OIM fait partie du groupe restreint qui a pour objectif d’aboutir à un plan réaliste qui puisse à la fois se répliquer sur tout le territoire de la RD Congo.